La santé mentale des adolescents en France : l’impact de la séparation du couple

Le ministère de la santé et des solidarités vient de publier les résultats de l’édition 2017 de l’enquête nationale de santé scolaire, menée en partenariat avec le ministère de l’éducation nationale. L’enquête, par questionnaire, s’est intéressée à la santé psychique des élèves de classe de troisième, en relation avec différents facteurs dont la structure familiale.

Cinq dimensions de la santé mentale ont été explorées en s’appuyant non seulement sur le ressenti des élèves mais également sur leur comportement : détresse psychique, qualité du sommeil, comportement alimentaire, blessures cutanées auto-infligées et comportements suicidaires.

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Rôle du père dans la sécurité affective des enfants

La semaine dernière nous avons présenté les travaux de l’équipe de recherche de William Fabricius concernant la sécurité affective des enfants et adolescents. Ce billet détaille la suite de l’enquête et ses résultats.

Les résultats montrent que la qualité de la relation des deux parents entre eux et celle de la relation de l’enfant au père jouent un rôle important. Ces résultats bousculent les études précédentes qui se sont centrées sur le conflit parental ou les relations de l’enfant à la mère. Continuer la lecture de « Rôle du père dans la sécurité affective des enfants »

Qu’est-ce qui compte pour la sécurité affective des adolescents ?

Nous continuons à nous intéresser au rôle de chacun des parents dans le bienêtre et le développement des enfants et adolescents. L’équipe de recherche de William Fabricius a conduit une étude auprès de 392 familles sur cette question.

Une première génération de recherches s’était intéressé au conflit parental comme seule explication du bienêtre des enfants.

Les recherches suivantes ont montré que les effets du conflit sont médiés, modifiés, par d’autres facteurs, comme l’attitude du père, par exemple.

De plus, de nombreuses études montrent que la notion même de conflit est mal définie, car les recherches anciennes confondent désaccord, dispute et violence.

La recherche de Fabricius et son équipe prend en compte les défauts des études précédentes et va au-delà. Continuer la lecture de « Qu’est-ce qui compte pour la sécurité affective des adolescents ? »

Beaucoup de cas cliniques ne font pas une politique publique

Notre article dans le journal en ligne The Conversation continue de rencontrer un intérêt que nous n’avions pas soupçonné. Ce sont près de 20 000 lecteurs qui l’ont lu et partagé en deux semaines. Les commentaires sur l’article continuent de se multiplier aussi et les réponses nous ont pris beaucoup de temps. D’où notre petit retard de publication aujourd’hui.

Ces commentaires nous permettent de démonter quelques idées reçues qui bloquent la réflexion en France. La semaine dernière nous avions répondu aux critiques d’un professeur expert en psychologie (voir notre billet du 1° février 2017). Aujourd’hui, nous répondons aux personnes qui suivent l’avis de ces spécialistes. Continuer la lecture de « Beaucoup de cas cliniques ne font pas une politique publique »

Même avant 2 ans, la résidence alternée est meilleure que la garde pleine

Une étude par l’équipe de W. Fabricius et récemment publiée dans une revue scientifique américaine montre que la résidence alternée est bénéfique aux enfants de parents séparés dès le plus jeune âge, avant 3 ans.

La question de l’âge à partir duquel les enfants peuvent tirer avantage, ou au moins ne pas être pénalisés, par le partage de la résidence entre leurs deux parents est une question importante qui n’avait pas reçu de réponse fondée sur des preuves scientifiques convaincantes. Dans le débat français, certains pédopsychiatres ont pétitionné pour une interdiction de cet arrangement avant 6 ans puis, sans justifier le changement, ces professionnels ont abaissé le seuil à 3 ans (voir notre billet du 2 novembre 2016). La recherche de Fabricius va permettre d’éclairer le débat grâce à des faits et à des données tirés d’un large échantillon de plus de 100 jeunes étudiants ayant vécu très jeune la séparation de leurs parents. Continuer la lecture de « Même avant 2 ans, la résidence alternée est meilleure que la garde pleine »

Difficultés scolaires pour les enfants qui vivent avec un seul parent

Le nombre d’enfants vivant en foyer monoparental représente une part de plus en plus importante des familles avec enfants en France. Selon les derniers chiffres de l’INSEE portant sur les décisions des JAF de l’année 2012, un peu plus de sept enfants sur dix (75%) vivent uniquement chez la mère, moins d’un sur dix (8%) chez le seul père et moins de deux sur dix (17%) vivent en résidence alternée.

Pour la seule année 2012, ce sont environ 150 000 enfants sur les 200 000 environ dont les parents se sont séparés qui vivent chez leur mère. Les statistiques du ministère de la Justice, datant de 2015, montrent que pour la majorité des cas (57%) ces enfants se retrouvent coupés de leur père durant deux semaines de classe avant de le retrouver pour un week-end et de le voir la moitié des vacances scolaires.

On pecoleeut penser que cette situation de déséquilibre a des conséquences sur la réussite des enfants à l’école.

Les services statistiques du ministère de l’Éducation Nationale ont conduit une étude pour répondre à cette question à partir d’un échantillon de 35 000 enfants entrés au collège en 2007. Continuer la lecture de « Difficultés scolaires pour les enfants qui vivent avec un seul parent »

Où en sont les jeunes adultes ayant vécu en résidence alternée ?

Nous poursuivons le billet de la semaine dernière. L’équipe de Fabricius a testé 72 étudiants de licence dont les parents avaient divorcé quand ils avaient moins de 3 ans. Les résultats montrent que la relation à la mère n’est pas atteinte pour les étudiants qui ont passé de nombreuses nuitées avec leur père quand ils avaient moins de 3 ans. En revanche, la relation au père est détériorée pour les jeunes adultes quand ils n’ont pas eu l’occasion de passer de nombreuses nuitées avec leur père lorsqu’ils étaient jeunes enfants. Continuer la lecture de « Où en sont les jeunes adultes ayant vécu en résidence alternée ? »

Le bienêtre des adolescents en résidence alternée : une étude en Suède

Les recherches sur le bienêtre des enfants et adolescents après la séparation de leurs parents sont citées par les deux commissions de l’Assemblée Parlementaire du Conseil de l’Europe que nous avons signalées dans nos précédents posts [voir 1 et 2]. Mais que disent ces recherches ?

Une étude porte sur tous les adolescents suédois de 12 et de 15 ans. Elle montre que ceux qui vivent dans une famille unie déclarent un plus haut niveau de bienêtre que ceux dont les parents sont séparés. Parmi ces derniers, ceux qui vivent en résidence alternée égalitaire déclarent un niveau de bienêtre statistiquement supérieur à ceux qui vivent plutôt avec un parent (moins de la moitié du temps) ou principalement avec l’un des parents (résidence pleine). A 15 ans, les adolescents qui vivent en résidence alternée déclarent un niveau de bienêtre équivalent à ceux dont les parents sont restés ensemble. Continuer la lecture de « Le bienêtre des adolescents en résidence alternée : une étude en Suède »