Séparation des parents : que faire en situation de confinement ?

Dans cette période exceptionnelle de confinement, la situation particulière des enfants dont les parents sont séparés mérite encore plus d’attention qu’à l’habitude. C’est particulièrement le cas des enfants qui sont en résidence pleine chez un parent, le plus souvent la mère, et qui rencontrent l’autre parent, souvent le père, seulement deux jours par quinzaine.

Ce week-end qui arrive est celui d’une semaine paire, souvent celle qui est prise comme référence dans les décisions de justice pour le droit de visite et d’hébergement du père. La question fleurit déjà sur les réseaux sociaux : peut-on supprimer le déplacement du week-end ?

Les transitions entre résidence de l’enfant sont maintenues

Sur le plan des procédures en vigueur, la réponse est claire : les transitions entre résidence de l’enfant sont maintenues. Le ministre de l’intérieur, dans son allocution du 13 mars, a clairement précisé que le déplacement des parents séparés pour assurer la garde des enfants constituait un motif familial impérieux (voir la vidéo à partir de 1:05).

Il convient alors de cocher la case correspondante dans l’attestation de déplacement dérogatoire.

Le maintien des liens dans la famille et avec les autres est une aide pour tenir le coup

Sur le plan de la coparentalité, la réponse est la même. La situation est difficile pour les enfants et les adolescents et il est important de leur permettre de maintenir leurs relations avec leurs proches. C’est déjà le cas en temps ordinaire et cela devrait se renforcer en situation exceptionnelle.

Le psychiatre Serge Hefez, que nous connaissons bien sur ce blog, interrogé sur France Inter, met en avant qu’il s’agit d’une situation inédite qui nous conduit ensemble à inventer des solutions nouvelles, pour le bien de tous et notamment des enfants. Avec les enfants, nous devons inventer ensemble des solutions originales, personnelles et relationnelles, pour surmonter le traumatisme collectif que nous vivons en ce moment.

Serge Hefez insiste sur le maintien des liens dans la famille et avec les autres : le fait d’être relié donne du sens à l’effort énorme qui est demandé aux enfants et adolescents confinés. Le plus important, c’est la structuration du temps : les rythmes, les cadres et les répétitions, structurent le psychisme et soutiennent le bien-être.

Dans ce sens, dit-il, il est important aussi de pousser les enfants et les adolescents à prendre leur téléphone pour appeler la famille et les proches, notamment les personnes les plus âgées.

Éviter l’isolement de certaines et certains d’entre nous

Le Covid-19 devient une opportunité pour se mettre dans un état d’esprit collectif, pour développer l’engagement de tous, afin de surmonter la situation et, particulièrement, afin d’éviter l’isolement de certaines et certains d’entre nous.