Témoignage : une résidence alternée qui apaise le conflit parental

La résidence alternée est mal connue, source de nombreuses fausses conceptions et de débats mal fondés. Nous avons publié de nombreux résultats de recherche, souvent conduites à l’étranger. Pour mieux connaître la situation en France, nous allons tenter de publier des témoignages de parents vivant la résidence alternée. Nous essaierons de faire la lumière sur les facteurs favorables et sur les conditions pratiques de mise en place, dans le but de renforcer le bienêtre des enfants.

Voici un premier témoignage, celui d’un homme que nous appellerons Didier, le père d’une fillette de 4 ans et demi, dont les parents sont séparés depuis qu’elle a 2 ans. Didier fait partie de la catégorie INSEE des « Cadres et professions intellectuelles supérieures » et la mère de celle des « Employés ».

Une alternance 2-2-5-5 bénéfique pour une fillette de 2 ans

Le mode de résidence qui a été choisi est une alternance 2-2-5-5 à la demande du père, dès la séparation et les 2 ans de sa fille. La modalité est lpere-enfant-4a suivante : avec le papa du lundi matin au mercredi matin ; avec la maman du mercredi matin au vendredi matin ; vendredi, samedi, dimanche en alternance, un week-end sur deux.

La mère a fait une requête au JAF pour changer le mode de résidence, un an après le premier jugement, mais elle s’est désisté de sa demande le jour même de l’audience. Lorsque la juge a proposé de passer à une résidence semaine-semaine, la maman a été la première à dire que le rythme actuel 2-2-5-5 convenait très bien à sa fille.

Il n’observe aucune perturbation pour sa fille, même lors des deux années où le conflit était à son apogée. Son état de santé est tout à fait normal. Elle est souriante et en forme. Elle va à l’école avec plaisir. Dès ses 3 ans, sa fille se repérait parfaitement en comptant les dodos : « 2 papas » ; « 2 mamans » ; etc.

Dans le suivi des enfants, il s’occupe de tout, au même titre que la mère. Depuis peu, il y a concertation entre les deux parents pour les rendez-vous médicaux auxquels les deux parents sont présents. Ces rendez-vous sont pris alternativement, sur le temps de garde de l’un puis sur le temps de garde de l’autre. Avec l’école, chacun gère ses documents et papiers administratifs : le père a la carte d’identité chez lui et la mère a le passeport. Chacun est indépendant.

Un apaisement du conflit parental

Lors de la séparation, le couple était en conflit élevé. Aujourd’hui, le niveau de conflit est très bas : il n’y a pas de heurts et un respect strict de la résidence alternée. L’entente entre les parents est normalisée.

Selon Didier, les avantages de ce mode de résidence pour son enfant, c’est d’abord la stabilité du rythme. Le rythme 2-2-5-5 ne produit pas de coupures trop longues avec aucun des parents et semble très adapté pour les jeunes enfants. C’est ensuite la possibilité de gérer une activité hebdomadaire pour l’enfant sur « ses » jours, même en cas de conflit, car on ne dépend pas de l’autre parent. C’est enfin l’apaisement car il n’y a pas besoin d’appels téléphoniques pendant les 2 jours, ni les 5, sauf pendant les vacances. L’enfant n’a aucun souci, même avec un conflit parental, pour peu qu’au moins un parent n’utilise pas son enfant pour critiquer l’autre.

Didier ne voit que des points positifs à cet arrangement. Son emploi du temps est négociable sur 2 jours pour être disponible pour sa fille et il bénéficie de 2 jours libres pour ses loisirs et son épanouissement personnel. Ce bénéfice lui semble important pour ensuite être bien quand on a les enfants ! Il a un contact régulier et toutes les semaines avec l’école, il partage avec l’enfant, participe à son éveil et à son éducation. Il profite d’échanges réguliers avec sa fille, il ne perd pas le lien et il a un suivi et une prise directe sur les problèmes éventuels du quotidien.

Didier tient à ajouter que la résidence alternée est tout à fait possible malgré le conflit. Mieux, dit-il, avec le temps le conflit semble s’estomper… le parent réfractaire se fatigant et ne pouvant qu’admettre le bonheur de l’enfant ! Selon lui, ce parent découvre peut-être aussi des avantages pratiques, comme une disponibilité personnelle de deux jours chaque semaine.

Accorder la résidence alternée dès qu’un parent la demande

La réforme que souhaiterait Didier pour améliorer les conditions de résidence des enfants dont les parents se séparent est proche de la situation en Belgique : la résidence alternée accordée par défaut dès qu’un parent en fait la demande et que les conditions sont remplies (proximité des domiciles, notamment). Cela éviterait de nombreux conflits inutiles alimentés par les parents opposés à la résidence alternée… Ils croient naïvement qu’alimenter et créer de toute pièce un conflit fera qu’une résidence alternée sera impossible. Ce qui est faux.

Selon lui, la justice peut aider à aller sans ce sens puisque, dans son cas, le juge a pensé que : « L’extrême tension ayant existé entre les parents depuis leur séparation a pour origine leur profond désaccord sur le mode de résidence. Le cadre posé doit leur permettre d’apaiser leur communication dans l’intérêt de l’enfant ».  Il a ordonné la résidence alternée 2-2-5-5 malgré un conflit extrême et le jeune âge de l’enfant (2 ans et demi).

Appel à témoignages

Ce témoignage a été recueilli par téléphone et questionnaire écrit. Ce billet a été validé par l’interviewé.

D’autres témoignages d’expérience de résidence alternée sont bienvenus. Merci de nous contacter à partir du blog pour que nous vous donnions la procédure de recueil des témoignages.