Témoignage : résidence alternée égalitaire adaptée après médiation

Nous poursuivons notre exploration de la mise en place de la résidence alternée par les couples d’aujourd’hui. La résidence alternée est l’objet de nombreuses fausses conceptions et nous essayons de faire la lumière sur les facteurs favorables au bienêtre des enfants dont les parents sont séparés.

Le premier témoignage publié, celui de Didier, a été lu et transféré par de très nombreuses personnes (voir notre billet du 16 novembre 2016). Nous sommes donc encouragés à poursuivre cette piste.

Cette semaine, mere-enfant-4nous présentons le témoignage d’une mère, que nous appellerons Alexia, qui a deux enfants qui vivent, depuis 3 ans, une alternance 2-3 plus un week-end sur deux. Le père et la mère n’étaient pas en conflit lors de la mise en place de cet arrangement et ils ne le sont toujours pas aujourd’hui ! Ils n’ont pas fait appel à la Justice mais ils ont organisé une médiation familiale. Les enfants ont aujourd’hui 5 et 8 ans.

Lors de la mise en place de la résidence alternée, le père et la mère font partie de la catégorie INSEE des « Employés ».

Une alternance 3-2 bénéfique pour des enfants de 2 et 5 ans

Les deux parents ne sont pas en conflit, malgré leur décision de séparation, après plus de dix ans de vie commune. Le couple ne voit pas autrement la vie des enfants qu’en résidence alternée.

Au départ, les enfants vivent 3 jours chez la maman, 2 jours chez le papa, 1 weekend chez la maman, puis 1 weekend divisé en 2 (jusqu’au samedi soir) puis 1 weekend chez le papa, puis 1 weekend divisé en 2, puis reprise 1 weekend chez la maman, etc. Ce sont l’âge des enfants et les horaires de travail du père, difficilement modifiables vu son métier, qui ont conduit à cette modalité de résidence alternée avec ces week-ends variables.

Cet arrangement a été légèrement modifié au bout de deux ans.

Aujourd’hui, les enfants sont 3 jours avec leur maman, 2 jours avec leur papa, plus 1 weekend sur 2 chez chacun. Toute les 6 semaines, le weekend est divisé en 2 pour que le papa les ait un peu plus, vu qu’il les a un peu moins en semaine.

Pour Alexia, l’avantage c’est une séparation moins longue, pour les enfants et les parents. Elle apprécie aussi d’avoir un temps pour elle, clairement délimité, durant lequel elle est toujours maman mais où elle peut vivre sa vie de femme, sans culpabilité.

L’inconvénient, pour les parents, c’est l’obligation de se voir plusieurs fois dans la semaine, du fait des transitions en dehors de l’école, les mercredis et les weekends. Cependant, pour les parents et surtout pour elle, il est important que chaque parent, à son tour, raccompagne les enfants chez l’autre parent.

Selon la mère, tout fonctionne bien pour les enfants. À l’école, ils vont bien, voire très bien. Ils n’ont jamais eu de problème de comportement et aucune marque de souffrance ne leur a été signalée, alors que leur école est attentive à ce point. Sur le plan de la santé, ils vont bien aussi.

Le bienêtre des enfants est donc satisfaisant malgré des différences de fonctionnement et d’investissement entre les deux parents : la mère s’investit davantage dans le suivi car elle ne travaille pas les mercredis. Elle s’occupe du lien avec l’école, des inscriptions au centre de loisirs pour les vacances, et des activités de loisirs du mercredi, du suivi médical des enfants. Le papa lui fait confiance sur tous ces points mais Alexia aimerait qu’il participe davantage. Elle aimerait aussi qu’il échange plus sur le quotidien des enfants lors des transitions.

Une médiation pour régler les différends pratiques et financiers

Alexia précise : « nous avons dû faire une médiation familiale, après 2 ans et demi de séparation, pour cadrer davantage la résidence alternée et surtout pour parler du budget. Désormais le père de mes enfants me verse une pension mensuelle alors que ce n’était pas le cas auparavant. »

Cette médiation a duré 5 à 6 séances. Ils n’ont pas eu recours à la justice car ils s’en tiennent à l’arrangement issu de la médiation. Alexia pourrait interpeller le JAF si nécessaire. Elle anticipe le vraisemblable changement d’organisation lors de l’entrée au collège des enfants, pour respecter leurs besoins d’adolescents.

Aujourd’hui, dit Alexia, « même si tout n’est pas simple avec le père de mes enfants, nous avons réussi à nous organiser. »

Appel à témoignages

Ce témoignage a été recueilli par téléphone et questionnaire écrit. Ce billet a été validé par l’interviewée.

D’autres témoignages d’expérience de résidence alternée sont bienvenus. Merci de nous contacter à partir du blog pour que nous vous donnions la procédure de recueil des témoignages.