Résidence pleine : des enfants dans le tunnel de février

En France, la plupart des enfants vivent principalement avec leur mère après la séparation de leurs parents

Pour beaucoup, cet arrangement ne leur permet de vivre avec leur père qu’un week-end sur deux, en général celui des semaines paires. Le total de jours durant lesquels ces enfants et adolescents peuvent bénéficier des interactions avec leur père, en complément de celles avec leur mère, est donc très en dessous du minimum reconnu par les recherches pour garantir leur bienêtre physique, psychique et relationnel (voir notre post).

Cette réduction des interactions est encore pire quand le jeu des alternances entre semaines paires et impaires vient se croiser avec celui des semaines de vacances.

Cette année, pour la zone A, par exemple, le week-end de la première semaine de février est impair, donc les enfants sont avec leur mère. Le deuxième week-end est pair mais il est dans la première semaine de vacances, celle qui est à la mère les années paires…

Au total, c’est donc un tunnel de trois semaines sans leur père que vont vivre ces enfants. Il est clair que cette situation n’est pas bonne pour eux, quel que soit leur âge.

Pourquoi maintenir un système aussi archaïque et injuste ?

Les bénéfices de la résidence alternée sont reconnus internationalement. Ils sont montré, dès 2013 dans deux articles publiés dans American Journal of Family Law par Linda Nielsen, Professeur de Psychologie en Caroline du Nord : lire la partie I et la partie II ou le résumé de ces travaux dans une revue pour parents.

Ces bénéfices sont confirmés par d’autres travaux. Des revues, comme Biba par exemple, les mettent à portée de toutes et tous : partager le temps avec chaque parent serait la meilleure façon d’aider les enfants à affronter l’épreuve douloureuse de la séparation de leurs parents. Nous en sommes loin !

En février 2016, pour les enfants en résidence pleine chez un parent, souvent leur mère, ce partage du temps, leur impose 19 jours sans rencontrer l’autre parent, souvent leur père. Et cela se répète régulièrement, tout au long des années.

Qui peut affirmer que de tels tunnels, de 19 jours sans rencontres, serait sans aucune conséquences sur le développement des enfants ?

Aujourd’hui, en France, cet arrangement archaïque et injuste ne devrait plus être proposé par la justice familiale.