Devenir responsable de ceux qui vivent à côté de soi

Nous reprenons et terminons notre lecture du livre de Loïck Roche, intitulé la Théorie du Lotissement (voir notre billet du 12 juillet 2017). Cette théorie se fonde sur l’idée que, lorsque l’on partage une chose commune, un même lotissement, la valeur de notre propre maison dépend aussi de celle du voisin. Si la maison du voisin est dégradée, la valeur de notre maison est dégradée aussi.

Dans la suite, il parle de l’esprit de responsabilité et donne des pistes pour que le monde change. Comme nous sommes sur le même bateau, mieux vaut coopérer. Mais il y a besoin de lois qui incitent à coopérer.

La théorie du lotissement se construit sur l’esprit de responsabilité

Pour Loïck Roche, cette théorie est fondée sur une « responsabilité plus seulement définie par ma capacité à assumer les conséquences de mes actes mais une responsabilité qui se définit également dans ma relation aux autres » (p. 49).

Pour lui, il ne suffit pas de travailler à embellir et à défendre sa propre maison. Il nous faut apprendre à travailler avec les proches pour que leur maison aussi soit belle et forte. L’auteur insiste : créer une relation de confiance avec le voisin, être dans la considération de l’autre, et s’il le faut prendre un peu de son fardeau.

Selon lui, pour devenir plus grand il faut inverser nos modes de penser. « Apprendre, non plus à plaider, mais à aider ; apprendre non plus à asséner des coups mais à donner des coups de main ; non plus à défaire mais à faire » (p. 50).

Que faire pour que cela change ?

Selon Loïck Roche, « beaucoup ressentent l’urgence absolue de changer nos façons de penser, nos façons de faire, si nous ne voulons pas perpétuer les échecs » (p. 68). Pour lui, nous ne pouvons plus nous réfugier dans notre seul égoïsme car, dit-il, le piège, pour une maison, c’est de se penser seule, coupée du lotissement.

Il appelle donc à adopter la théorie du lotissement comme un projet collectif, un projet politique. C’est à ce moment qu’il étend la théorie du lotissement au-delà des entreprises, des organisations et de l’enseignement supérieur. Il ouvre son propos depuis la famille jusqu’à la gestion durable de notre planète et de notre environnement.

Il précise : partout où il est question de voisinage, nous avons tout à gagner à mettre au-dessus de tout l’intérêt général, la solidarité, car nous sommes tous embarqués et nous devons faire ensemble. Il appelle alors, à la fois, à être unis et à tenir compte des plus faibles. Écouter la colère de ceux qui se sentent exclus ou qui ont peur pour eux ou peur ceux qu’ils aiment.

Il note alors que cela ne peut pas se faire sans un meilleur équilibre entre les femmes et les hommes car toutes les compétences sont utiles à ce projet. Encore une fois, il parle surtout des entreprises et des organisations, mais toujours il maintient la famille en filigrane.

Il précise aussi que les organisations comme les individus ont besoin de politiques qui encadrent et autorisent cette politique du lotissement. Il leur faut des lois qui favorisent la coopération.

Comme nous l’avons dit, l’auteur ne parle pas explicitement des familles et des parents séparés. Cette théorie du lotissement, qui privilégie la coopération et les arrangements durables, pourrait cependant inspirer des pratiques et les politiques familiales, notamment en ce qui concerne les enfants, dans les situations de divorce de leurs parents.

Pour twitter : Besoin d’une loi pour inciter la coopération entre les maisons plutôt que la concurrence pour assurer le bienêtre durable de toutes et tous.