Une loi sur de devenir des enfants après divorce : du courage comme celui porté par Simone Veil

Cette semaine est celle des hommages à Simone Veil. Comme ministre, elle a su faire accepter une loi pour la protection des femmes souhaitant interrompre une grossesse non voulue. Elle a su imposer cette idée face à des personnes et des mouvements d’opinion violemment opposés à cette liberté fondamentale des femmes à disposer de leur devenir.

Simone Veil lance le débat sur la dépénalisation de l’avortement.

Aujourd’hui, quelle serait une loi qui aurait besoin d’une femme ou d’un homme politique ayant le même courage et la même détermination ?

Nous sommes nombreux à penser qu’il s’agirait d’une loi sur le devenir des enfants après séparation de leurs parents.

Chaque année, 200 000 enfants sont touchés par le divorce de leurs parents, sans compter tous ceux concernés par la séparation des parents qui ne vont pas en justice.

Selon le ministère de la justice, 75% des décisions sont des résidences pleines chez la mère dont plus de la moitié sont des arrangements classiques stricts correspondant à 12 jours avec la mère et 2 jours avec le père. La plupart de ces décisions respectent la demande des parents mais les recherches montrent qu’elles pénalisent fortement les enfants, tant au niveau de leur bienêtre psychique et physique que de leur réussite scolaire. La famille élargie et les amis proches sont aussi impactés.

Nous avons déjà donné de nombreux résultats montrant les désavantages que subissent les enfants qui ne vivent pas en résidence alternée. Que ce soit dans ce blog (voir notre billet du 15 mars 2017), dans celui de Médiapart (voir notre billet du 21 juin 2017) ou dans notre article sur The Conversation (voir notre billet du 14 juin 2017), nous avons montré que l’arrangement dit « classique » fait que les enfants sont coupés des liens à un parent, dans la plupart des cas leur père, et que cette coupure des relations quotidiennes avec un parent ne leur permet pas de se construire de manière équilibrée.

Nous avons montré aussi combien cette situation est inégalitaire vis-à-vis des femmes et des hommes, des mères et des pères. Les décisions de justice énoncées plus haut font que les mères deviennent cheffe de foyer monoparental avec toutes les conséquences négatives que l’on connaît. Elles relèguent aussi le père à un rôle d’animateur de week-end et de vacances et de financeur de la famille. Tout cela entretient l’ordre traditionnel de la famille mais ne correspond pas à la vie des femmes et des hommes d’aujourd’hui (voir notre billet du 16 mars 2016).

La nouvelle loi devrait donc combiner une meilleure égalité entre les femmes et les hommes avec le souci de défendre les droits de l’enfant dans les situations de séparation des parents. D’une part, il s’agirait de mieux répartir la responsabilité des tâches éducatives, dès la naissance des enfants, en permettant aux mères de maintenir leur implication professionnelle. D’autre part, il s’agirait de réduire les discriminations dont sont victimes les enfants qui sont privés des relations quotidiennes avec un de leurs parents.

Dans son hommage à Simone Veil lors d’un entretien sur France Info, la ministre Marlène Schiappa, indiquait que le combat d’aujourd’hui était celui de l’égalité entre les femmes et les hommes. Il n’y a pas de ministère en charge du droit des enfants. Si, sous son ministère, Marlène Schiappa parvenait à faire adopter une loi qui combine égalité des sexes et droits de l’enfant, elle ferait une avancée qui resterait certainement dans la mémoire collective et servirait de jalon en Europe.

Pour tweeter : Besoin d’une loi pour plus d’égalité femmes hommes et respect des droits de l’enfant après divorce. Demande même courage que la loi Veil.