Vivre à égalité avec son père et sa mère soutient les relations aux deux parents

Nous avons repéré sur le net une intéressante communication de William Fabricius dans un colloque au Texas pour l’association des tribunaux familiaux (AFCC) [le lien vers cette ancienne communication n’existe plus mais elle est devenue un article de revue scientifique dont nous parlons dans notre billet du 18 janvier 2017]. A partir de recherches statistiques sur de grands échantillons et qui suivent les enfants sur plusieurs années, le chercheur américain montre qu’il est bénéfique d’augmenter le temps passé avec les deux parents pour les très jeunes enfants, même en cas de haut conflit. Ce temps régulier et fréquent passé avec les deux parents les protège à long terme contre la détérioration du lien à leur deux parents, le père et la mère, et contre les méfaits du conflit des parents.

Ces résultats sont importants en termes de santé publique à long terme. Les enfants qui ont une bonne relation aux deux parents ont une meilleure santé dans leur vie d’adolescent et de jeune adulte.

L’AFCC est une association internationale qui regroupe des professionnels et qui cherche à améliorer la vie des enfants et des parents à travers la résolution des conflits. Elle publie une revue scientifique et met aussi en ligne des communications sélectionnées dans ses colloques. Celle de Fabricius fait le bilan de plusieurs années de recherche.

Avant 3 ans, passer des nuitées chez son père est bénéfique pour l’attachement aux deux parents

Le chercheur et son équipe ont repris des analyses anciennes avec une nouvelle méthode et ils ont ajouté des données nouvelles. Pour réétudier les données, ils ont séparé les enfants qui sont en résidence alternée inégale (arrangement 35-45%) et ceux qui sont en résidence alternée égalitaire (plus de 45%), comme le fait l’équipe de Malin Bergström de l’université de Stockholm en Suède.

Les résultats diffèrent alors assez largement de ceux qui sont trouvés avec la méthode classique (tout arrangement confondus de 30 à 50%). Avec la méthode classique, par exemple, la résidence alternée est censée détériorer le lien des très jeunes enfants à leur mère. Cette détérioration serait très préjudiciable à leur santé et plusieurs écrits se basent sur ce résultat approximatif.

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En séparant les résultats pour les enfants qui passent quelques nuitées chez un parent de ceux qui ont des nuitées fréquentes (plus de 45%), les résultats sont inverses : l’attachement insécure à la mère est réduit pour les très jeunes enfants (de 1 à 3 ans) quand les nuitées avec le père sont fréquentes, y compris quand les enfants sont avec leur père 55% du temps.

Certains reprochent à la résidence alternée d’introduire dans la vie des très jeunes enfants une instabilité dangereuse et nuisible. Les résultats très précis de Fabricius et son équipe montrent que ce qui est dangereux et nuisible pour les très jeunes enfants, c’est de supprimer les contacts réguliers et nombreux avec l’un des deux parents.

Dans un prochain post nous verrons si ces résultats tiennent jusqu’à l’âge adulte. En effet, que le jeune enfant construise des liens sécures avec ses deux parents est un résultat prometteur mais il serait encore plus intéressant si ce bénéfice pouvait durer.