Théorie du lotissement : ce qui est bon pour l’autre est bon pour moi

Pendant cette période de vacances nous vous proposons de quitter le strict domaine de l’actualité de la résidence alternée pour vous présenter quelques textes qui peuvent nous aider à penser la vie autrement. Tout en restant proche de notre domaine !

Aujourd’hui nous proposons un livre de Loïck Roche, directeur de Grenoble École de Management, intitulé la Théorie du Lotissement.

Un livre passé par un collègue grenoblois.

La vie c’est comme dans un lotissement : il faut s’entraider d’une maison à l’autre

La théorie du lotissement part de l’idée que la compétition, sans cesse, et la perpétuelle destruction de l’autre ne servent à rien.

Mieux vaut la coopération et l’entraide car pour que ma maison ait de la valeur et que l’on y vive bien, il vaut mieux que la maison des voisins ait aussi de la valeur et qu’ils y vivent bien. Il nous faut donc nous respecter et nous entraider.

A l’inverse, dit l’auteur « si nos relations sont de mauvais voisinage, qu’elles se résument à discréditer, à disqualifier l’autre, voire à tout mettre en œuvre pour détruire la maison du voisin, sans parler de toute cette énergie dépensée à nuire, c’est bien [à la destruction de la valeur de sa propre maison] que l’on contribue » (p.39).

Pour faire comprendre son idée il prend l’image des arbres dans la forêt. Les arbres qui poussent ensemble, près les uns des autres, s’aident et s’entrainent à pousser haut et bien droit. Les arbres autour desquels on a fait le vide poussent rabougris et tordus.

Ce qui nuit à une maison, nuit aux autres

Pour Loïck Roche, ce qui nuit à une maison nuit aux autres et donc à tout le lotissement. Si on suit l’auteur et en réfléchissant un peu avec lui, on s’aperçoit que chaque maison appartient en fait à plusieurs lotissements : le petit et le grand quartier, la cité, la région, le pays, l’Europe et la planète. Sa théorie s’étend donc à toutes nos actions.

Ce qui compte, on l’aura compris, ce n’est pas que sa maison soit plus belle, plus grande, plus forte que les autres. Ce qui compte c’est que l’ensemble du lotissement et tous les lotissements auquel appartient la maison dans laquelle on vit soient les plus forts possibles.

Du coup, fait remarquer l’auteur, on ne peut plus penser à court terme. Nous avons besoin d’un intérêt plus grand que celui de sa propre maison ou de son petit lotissement. « Un intérêt plus grand qui s’inscrit, lui, dans la durabilité, la pérennité d’un avenir que nous voulons ouvert » (p. 48).

La compétition ne disparaît pas mais elle est tournée vers gagner pour faire du beau ensemble. Elle tourne le dos à la compétition qui cherche à abaisser l’autre à tout prix ou à ne défendre que sa propre maison.

L’auteur, nous ne l’avons pas dit, parle, pour le moment de la concurrence entre les grandes écoles et l’université.

Les lectrices et lecteurs de ce blog qui penseraient qu’il parle de la famille sont des impatient.e.s car il étendra son idée à la famille à la fin de son livre !

Il ne parle pas non plus des familles séparées et il n’en parlera pas d’ailleurs. Mais sa théorie du lotissement peut nous aider à penser la question de la résidence alternée sous l’angle de l’équilibre et de l’entraide entre les femmes et les hommes, entre les mères et les pères.

La suite la semaine prochaine.

Pour twitter: Théorie du lotissement, mieux vaut cesser la destruction de l’autre. Coopération et entraide font que l’on vit bien dans les deux maisons.